Antenne GSM av. des Pâquerettes : une prise de position citoyenne !
Comme vous avez pu le lire dans le journal communal
Waterloo-Info, l’enquête publique a permis de
collecter plus d’un millier de lettres individuelles
et signatures s’opposant au projet de l’avenue des pâquerettes.
Malgré l’absence d’affichage de la
décision par la Commune, nous confirmons que la
Région a finalement refusé le projet, et ce,
au minimum en ce qui concerne l’aspect urbanistique….
Je souhaite remercier ceux qui ont participé
à cette enquête publique, en prenant le temps
d’une signature, en participant au débat de façon
plus personnelle, ou encore en contribuant à la mise en
place d’une logistique rendue indispensable par
l’ampleur de l’enjeu et la brièveté des délais.
Je tiens également à saluer la rapidité de
réaction de la direction, du corps enseignant, des parents
et élèves des établissements scolaires
concernés par l’implantation choisie.
Au-delà du nombre des réactions, c’est
également la qualité de la participation qui doit
être soulignée, puisque un fructueux débat
s’est engagé entre ceux qui possédaient des
compétences incontestables dans les aspects les plus
controversés du projet (urbanisme, santé, technologie, etc.).
Ces discussions ont d’ailleurs abouti à ce que,
après avoir réévalué plusieurs fois les
caractéristiques du projet proposé, plusieurs
médecins, ingénieurs télécoms ou
scientifiques aux domaines d’expertise plus larges, ont
finalement estimé devoir prendre position contre ce projet.
Il va de soi que lorsque des acteurs professionnels du
développement technique et de la santé prennent
nominativement position contre un projet, la démarche
reflète parfaitement l’expression d’une
réflexion citoyenne, et ne pourrait en aucun cas être
réduite à un mouvement de rejet individualiste.
Si un tel débat s’est à ce point élargi
parmi les citoyens de la Commune, c’est évidemment en
raison de la controverse scientifique qui existe autour de
l’augmentation des risques de pollution par les champs
électro-magnétiques dans notre environnement.
Loin d’être un opposant de principe aux
progrès technologiques, j’avais à cœur
d’éviter la simple contestation, qui est toujours
insatisfaisante, afin d’attirer l’attention des
habitants sur les aspects confus, mal documentés ou
urbanistiquement inexacts du projet d‘antennes de
l’avenue des pâquerettes.
La réaction des citoyens de la Commune, s’inscrit
tout à fait dans cette optique de « questionnement
constructif »… Les habitants ont interrogé
l’Autorité sur différents aspects du projet :
Est-il judicieux de regrouper les antennes, et donc d’amplifier
les puissances résultantes, à proximité de l’habitat ?
Pourquoi les orienter droit vers l’habitat ?
Est-ce conforme au principe de précaution ?
Pourquoi les puissances demandées sont-elles aussi disparates ?
Pourquoi ne caractérise-t-on pas le niveau de puissance préexistant dans les
environs, avant d'implanter un projet de ce type ?
Quantité de questions ont donc été
posées, et c’est sur ce point que les opérateurs
et les autorités scientifiques auront déçu,
puisque du fait d’un refus particulièrement malheureux
de la part de L’I.S.S.E.P. et des opérateurs, aucune
réunion de concertation n’a finalement pu être
organisée par les autorités communales…
Le ministre André Antoine, lui-même, a
d’ailleurs déploré l’inexistence de la
réunion de concertation en raison du défaut des opérateurs.
Le rejet par la population du projet proposé est, en
soi, une solution insatisfaisante. Il est évident que nous
aurions préféré proposer des alternatives,
plutôt que de devoir nous battre pour aboutir au refus du projet.
La situation actuelle a néanmoins permis une
véritable démonstration d’intérêt et de
solidarité de la part des citoyens, par rapport à la
problématique du regroupement des antennes GSM.
Pourquoi imposerait-on à l’ensemble des citoyens un
risque de santé, qui, même s’il est supposé
faible, n’existe finalement qu’en vue d’une finalité commerciale ?
A la suite de cette mobilisation, il serait utile que le
pouvoir communal se mobilise dans sa sphère de
compétences. Les autorités communales
pourraient interdire que les lobes d’antennes soient
pointés directement vers une habitation située à
moins de 300m, en complément des normes actuelles.
Après avoir rappelé qu’aucune compagnie
d’assurances, pourtant bien placées en matière
d’évaluation financière des risques,
n’accepte d’assurer l’ensemble des risques
liés à la mobilophonie, nous ne pouvons que relayer le
sentiment des pétitionnaires qui, alors que le
réseau leur donne satisfaction, s’interrogent
quant à la nécessité de regrouper des antennes
(UMTS et GSM) et d'augmenter les puissances... Alors que le monde
scientifique est en pleine controverse quant aux effets à
moyen terme de ces technologies sur l’organisme humain.
Dans un contexte où l’augmentation des cancers chez la
population infantile ne peut scientifiquement pas être
attribuée à une cause précise, la
mobilophonie rejoindra-t-elle d’ici 40 ans
l’abîme des avatars technologiques ayant
entraîné une hécatombe humaine en raison de la
primauté du commerce sur la santé…
Nous espérons que non...
Mais il est évident que le
résultat dépend en partie de notre vigilance à cet égard.
Le refus d’un projet, que les
opérateurs eux-mêmes refusent d’expliquer aux
citoyens, est une victoire qui doit nous inciter à
rester critiques vis-à-vis des discours rassurants et lénifiants.
Le grand public trouve naturel de réduire les gaz à
effets de serre, d’économiser l’eau et l’énergie, et de
limiter les déchets, alors qu’il n’est ni
climatologue, ni biologiste, ni toxicologue….
Il est donc logique que le citoyen non-spécialiste, sans
démagogie et armé de son simple bon sens,
s’inquiète également de préserver la
sécurité de son environnement
électro-magnétique, pour éviter des catastrophes futures …
Encore merci à toutes et à tous.
Bruno Konings